Depuis plus de 20 ans, Christian Précigout, CEO de Cledorg, accompagne les entreprises dans l’optimisation de leurs dépenses IT. Télécoms, logiciels, cloud, infogérance, digital : son cabinet indépendant aide les entreprises faire des économies sur leurs contrats en préservant la qualité des prestations. Rencontre avec un expert de l’efficacité budgétaire.
Cledorg en quelques mots : quelle est votre mission principale ?
Christian Précigout : « Cledorg est un cabinet indépendant que j’ai fondé il y a un peu plus de 20 ans. Nous sommes spécialisés dans l’optimisation des budgets IT. Historiquement, nous avons commencé par les télécoms, mais nous avons rapidement élargi notre champ d’action à toutes les dépenses liées à l’IT : logiciels, infogérance, cloud et prestations digitales. Nous intervenons également sur la négociation de projets IT. »
Pourquoi l’optimisation des budgets IT est-elle devenue un enjeu crucial pour les entreprises ?
Christian Précigout : « les contrats IT sont de plus en plus complexes et évoluent constamment. Les entreprises ont souvent du mal à aligner leurs besoins réels avec les services proposés par leurs fournisseurs. Cela demande du temps et des compétences spécifiques que les équipes internes n’ont pas toujours. Notre rôle est de rationaliser ces besoins. Par exemple, dans le domaine des logiciels, nous constatons souvent un surplus de licences inutilisées. En téléphonie, il n’est pas rare que des entreprises équipent leurs collaborateurs avec des forfaits bien au-delà de leurs besoins réels. Nous analysons les données pour ajuster ces écarts et générer des économies. »
Intervenez-vous uniquement à l’échéance des contrats IT ?
Christian Précigout : « pas nécessairement. Nous pouvons intervenir à tout moment. Par exemple, nous avons récemment négocié pour un de nos clients une réduction de 30 % sur un contrat d’infogérance en cours, bien qu’il restât encore trois ans avant son échéance. Notre valeur ajoutée réside dans notre capacité à identifier les écarts entre les besoins exprimés et les besoins réels, à benchmarker et à négocier en conséquence. »
Comment parvenez-vous à convaincre les fournisseurs IT de revoir leurs tarifs à la baisse ?
Christian Précigout : « les fournisseurs IT ont tout intérêt à maintenir une relation durable avec leurs clients. Leur modèle économique repose souvent sur des coûts marginaux très faibles. Par exemple, qu’un fournisseur comme Microsoft vende 1 000 ou 2 000 licences ou qu’un opérateur téléphonique comme Orange fournisse un réseau de 1 giga ou 100 mégas leur coût de production reste quasi identique. L’intérêt est donc pour eux de travailler sur le prix « qu’ils en retirent » et non pas le prix de vente. Rester chez un client dans la durée est du coup très important. Pour les convaincre de revoir les tarifs à la baisse, on réunit les deux parties ! Ces réunions sont essentielles car on constate qu’une défiance s’est installée et nous essayons de rétablir la confiance entre eux. Nous jouons également un rôle de médiateur entre la direction financière et la direction informatique de nos clients, en alignant leurs intérêts respectifs. »
Votre approche est-elle standardisée ou sur-mesure ?
Christian Précigout : « nous privilégions une approche artisanale, sur-mesure. Chaque entreprise a une stratégie et des besoins spécifiques. Notre démarche commence par un diagnostic approfondi : nous analysons les besoins, les contrats, identifions les économies potentielles et proposons des recommandations. Ensuite, nous passons à l’action en négociant directement avec les fournisseurs ou en lançant des appels d’offres. Nous nous appuyons sur notre expertise pour garantir des résultats concrets. »
Quels résultats obtenez-vous en moyenne pour vos clients ?
Christian Précigout : « nous réalisons généralement entre 20 et 30 % d’économies sur les contrats. Nos clients sont principalement des ETI et des grands groupes. »
Quelles tendances observez-vous dans les relations entre entreprises et fournisseurs IT ?
Christian Précigout :« nous constatons une transition vers des modèles de souscription. Les entreprises n’achètent plus d’actifs, elles les louent. Cela modifie profondément les modèles économiques et nécessite une vigilance accrue pour éviter les dérives budgétaires. »