Malgré les promesses d’agilité et de maîtrise des coûts avancées par les fournisseurs de cloud, les entreprises se retrouvent confrontées à des factures toujours plus élevées. Dans ce contexte, les DSI et les directions financières réclament des éclaircissements sur les montants facturés et cherchent à comprendre les raisons de ces coûts souvent jugés disproportionnés. Les fournisseurs, quant à eux, invoquent le modèle de responsabilité partagée, pointant du doigt des déploiements parfois inefficaces de la part des entreprises. Pourtant, la réalité est plus complexe : si les entreprises ont leur part de responsabilité, les fournisseurs de cloud ne sont pas exempts de reproches.

Des modèles de tarification complexes et opaques

Les structures tarifaires des fournisseurs de cloud sont souvent si complexes qu’elles en deviennent incompréhensibles pour quiconque n’est pas expert en la matière. Résultat : des dépenses imprévues et des factures difficiles à déchiffrer. Pour y remédier, les entreprises devraient désigner un expert interne ou externe capable de décrypter ces modèles et d’utiliser des outils de calcul pour anticiper les coûts. Cependant, cette solution implique des dépenses supplémentaires, ce qui peut freiner certaines organisations. Les fournisseurs, de leur côté, gagneraient à simplifier leurs grilles tarifaires et à fournir des informations claires et exploitables à leurs clients.

Sur-réservation et sous-utilisation : un piège coûteux

Les fournisseurs de cloud incitent souvent leurs clients à sur-réserver des ressources « par précaution ». Mais cette capacité inutilisée pèse lourdement sur les budgets. Les entreprises doivent donc mettre en place des contrôles réguliers pour aligner leurs ressources sur leurs besoins réels. Une gestion proactive et systématique des allocations peut réduire considérablement les coûts inutiles.

Mieux piloter les coûts grâce aux outils et au feedback des fournisseurs

Si de nombreux fournisseurs proposent des outils de gestion des dépenses, ceux-ci sont souvent trop complexes ou insuffisants. Les entreprises doivent donc adopter des solutions tierces ou des stratégies internes pour optimiser leurs usages. Cela inclut l’utilisation des tableaux de bord de gestion des coûts, la mise en place d’alertes sur les dépenses et l’examen périodique des rapports financiers.

Un levier souvent négligé pour mieux maîtriser les coûts est de solliciter un feedback régulier auprès des fournisseurs de cloud. Ces derniers peuvent fournir des informations précieuses sur l’espace réellement utilisé et les ressources consommées. En comprenant mieux ces données, les entreprises peuvent ajuster leurs allocations et éviter les dépenses inutiles.

Gouvernance et mise à l’échelle automatique : un équilibre à trouver

La mise à l’échelle automatique, bien que pratique, peut entraîner des factures exorbitantes si elle n’est pas encadrée par une gouvernance stricte. Les entreprises doivent définir des seuils clairs et des politiques adaptées pour éviter les extensions incontrôlées des ressources. Ces paramètres doivent être régulièrement révisés pour s’aligner sur les besoins évolutifs et les contraintes budgétaires.

Transparence des services : un impératif

Enfin, le manque de clarté dans les offres de services et les frais associés reste un problème majeur. Les entreprises doivent investir dans la formation de leurs équipes pour mieux comprendre les implications financières des services cloud. Une meilleure compréhension des termes et conditions permet de prendre des décisions éclairées et d’éviter les mauvaises surprises.

Pour réduire les dépenses inutiles et maximiser la valeur des investissements dans le cloud, les entreprises doivent donc adopter une approche stratégique. Cela passe par une meilleure compréhension des modèles de tarification, une optimisation des ressources, un suivi rigoureux des coûts, une gouvernance efficace de la mise à l’échelle et une transparence accrue des services. Les fournisseurs, de leur côté, ont tout intérêt à accompagner leurs clients dans cette démarche, car une utilisation optimisée de leurs services profite à toutes les parties.