Dans cette interview, Stanislas Blanchy, Directeur du numérique chez Fret SNCF, se penche sur la stratégie d’acquisition et de gestion des licences logicielles de son entreprise et nous partage sa vision des défis à venir dans le domaine des SI.

 

En tant que Directeur du numérique au sein du groupe Fret SNCF, pourriez-vous décrire votre domaine d’intervention ?

Stanislas Blanchy : « Mon travail consiste principalement à définir et mettre en œuvre la politique numérique de Fret SNCF en accord avec la stratégie générale de l’entreprise. Par ailleurs, je dois garantir la continuité du service informatique et anticiper les changements et impacts Métiers sur le système d’information. Les équipes de la direction du numérique travaillent notamment sur l’optimisation de la gestion du parc de locomotives, l’optimisation de la rotation des wagons et l’optimisation de la planification du personnel nécessaire à la réalisation de nos trains.

Fret SNCF est le seul acteur de Fret ferroviaire en France spécialisée dans la gestion du « wagon isolé », c’est à dire dans la capacité d’acheminer des wagons individuels d’un partenaire industriel à un autre. Ce métier très spécifique engendre une complexité importante de nos processus métiers. Nous devons donc en permanence chercher à optimiser notre chaîne de production ferroviaire tout en veillant à limiter les couts du SI.
Enfin, je m’occupe du déploiement de la gouvernance de la donnée, et notamment la mise en qualité de la donnée qui est un entrant pour la chaine logistique de nos clients. C’est un vrai sujet ! »

Quelle est l’approche adoptée pour l’acquisition et la gestion des licences logicielles chez Fret SNCF ?

Stanislas Blanchy : « La gestion de nos principaux contrats logiciels est centralisée au niveau du groupe SNCF, ce qui nous donne un poids plus important dans les négociations avec les éditeurs. Mon rôle consiste essentiellement à participer à la politique d’achat et à la définition des besoins à venir. Ensuite nous achetons des tokens au sein de ces contrats globaux. Notre priorité est de favoriser autant que possible l’achat (« le buy ») au développement de solutions en interne. C’est notamment le cas des fonctions plus standard comme la finance ou l’achat. Pour les logiciels liés à la production ferroviaire, nous sommes souvent contraints de développer nos propres solutions – le marché ne disposant pas de produits correspondants à nos besoins. Notre politique d’achat de logiciels est simple, nous cherchons constamment à rationaliser et réduire le nombre de briques logicielles utilisées. Pour y arriver, nous nous appuyons sur une vue urbanisée du SI. Nous disposons en interne d’une équipe dédiée à ce suivi.

Par ailleurs, nous cherchons à augmenter notre capacité à développer et maintenir nos logiciels en interne. Nous disposons d’un centre de développement, d’un centre de tests internes ainsi que d’une équipe UX/UI.

En ce qui concerne notre relation avec les éditeurs, notre politique vise à éviter une dépendance excessive, en particulier envers certains éditeurs particulièrement gourmands. Nous n’hésitons pas à laisser la porte ouverte à plusieurs technologies afin de nous garder de la capacité de négociation vis-à-vis des éditeurs.

Enfin, nous nous efforçons d’utiliser au maximum les logiciels afin d’optimiser nos investissements. Le suivi de l’utilisation des logiciels est assuré en interne à l’aide de sondes. Nous veillons également à effectuer des achats de licences de manière progressive, afin de tenir compte de nos contraintes de déploiement. »

Selon vous, quels sont les principaux défis professionnels à venir pour les DSI ?

Stanislas Blanchy : « Au-delà de la nécessaire recherche d’optimisation financière qui reste un enjeu permanent, je vois plusieurs enjeux majeurs pour les DSI :

L’accompagnement du développement du Low-code. Il permet à l’ensemble des collaborateurs de créer des applications in situ sans avoir à rédiger des lignes de code complexe. Cela confère une agilité considérable, permet de répondre rapidement à des besoins spécifiques de l’entreprise, le tout avec un coût de développement réduit à partir du moment où nous avons mis à disposition les plateformes Low-code ainsi que la data nécessaire.

Un autre enjeu est de permettre l’acculturation à l’IA générative de nos collaborateurs dans un environnement sécurisé. Dans les métiers du SI, l’IA générative permet d’accélérer les développements. Pour l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise, l’IA peut jouer le rôle d’assistant personnel dans les activités du quotidien (synthèse de document, traduction, etc.). Et enfin, dans les métiers spécifiques à Fret SNCF, l’IA générative peut aussi jouer un rôle important dans le bon usage de nos bases documentaires techniques, une vraie thématique pour notre entreprise.

Le dernier défi réside, particulièrement pour une organisation comme la SNCF, dans la maitrise de notre risque cyber. »

Découvrir Fret SNCF

Fret SNCF est une entreprise ferroviaire capable de répondre à tous les besoins de transport, même les plus spécifiques, grâce à sa couverture territoriale et à son système de gestion capacitaire. Sa mission est de proposer une solution ferroviaire performante et d’aider ses clients à mettre davantage de marchandises sur les trains, pour qu’ensemble, ils puissent préserver la planète. L’ambition de Fret SNCF est de devenir un acteur majeur du report modal en Europe.

L’entreprise ferroviaire avec la meilleure performance bas carbone de France

92% d’émissions de CO2 évitées par rapport à la route en 2022

4800 collaborateurs

741 M€ de CA en 2022

👉 https://www.sncf.com/fr/logistique-transport/rail-logistics-europe/fret-sncf